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DC TRUE CRIME MYSTERY CLUB

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19 août 2025 · 

 

​​Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs et partager un peu ton parcours vers l’écriture ?

  • Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu écrire. À l’adolescence j’écrivais de la poésie. Après des études en marketing et communication’ j’ai mis de côté cette ambition pour gagner ma vie. J’ai eu une vie professionnelle heureuse et très bien remplie. J’ai débuté dans le milieu du cinéma à la United Artist (fondée à l’époque par Charles Chaplin et May Pickford) pour la distribution des films. Plus tard, je suis passé chez des distributeurs canadiens où j’étais responsable de la sélection et des acquisitions de droits pour la distribution au Canada. Quelques années plus tard, j’ai reçu une offre de la télévision nationale Radio-Canada pour le service des relations internationales pour la vente des émissions à l’étranger. Cet emploi m’a permis de voyager tant en Europe qu’aux États-Unis.  Pendant toutes ces années, j’ai couvert des évènements comme le Festival de Cannes, le festival de Monte-Carlo, et le NATPE (National Association of Television Program Executives) aux É.-U. Finalement, j’ai reçu une offre d’emploi de Télé-Québec (PBS du Québec) pour développer les revenus publicitaires (22 ans).  Pendant toutes ces années, j’écrivais, je prenais des notes que je déposais dans un tiroir. Écrire, c’est un job à plein temps. Au moment de la retraite, mes collègues me disaient que j’allais m’ennuyer… Pas du tout, ai-je répondu, je vais écrire des romans… et jouer au golf. Depuis, j’ai publié quatre romans, et plusieurs de mes notes dans le tiroir ont servi à l’écriture du premier roman. Ma conception du roman est que le lecteur doit apprendre quelque chose. Mon premier opus (le temps des dérangements) raconte l’histoire d’un cinéaste qui veut produire un film sur la déportation des Acadiens, une tentative de génocide contre les Français des Anglais lors de la conquête de l’Amérique en 1756. On les chargeaient sur de vieux bateaux comme du bétail et ces bateaux dérivaient vers la nouvelle Angleterre. Certains se sont rendus jusqu’à la Nouvelle Orléans. Nos livres d’histoire parlent très peu de cette période et je croyais que c’était une bonne façon de ramener cette tragédie à l’avant-plan dans un contexte actuel. Dans chacun de mes romans, je cherche un contexte social, et faits très importants, l’histoire racontée est toujours fondée sur des faits vécus. Je raconte l’histoire à hauteur d’hommes, de gens ordinaires. Les super héros, ce n’est pas pour moi…
  • Qu’est-ce qui a d’abord inspiré l’idée de Le Sang des cailloux et La lumière et les cendres ?

   En 2007, mon épouse et moi sommes partis en voyage en Égypte, nous avions tous les deux beaucoup d’attirance pour     ce pays. C’était aussi à l’époque où Ben Laden, sous prétexte d’un projet religieux, développait un projet politique et son gang terrorisait la planète. Nous sommes revenus enchantés de notre voyage qui nous a permis de découvrir une autre culture et, chaque fois que je regardais les informations, je me disais que tous les musulmans n’étaient pas des terroristes. Bien sûr nous étions des touristes, mais nous avions été accueillis chaleureusement en Égypte. Je me questionnais à savoir comment un garçon, puis un homme pouvaient être entraînés sur le chemin de la violence. Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement croyant et pratiquant, mais j’ai toujours eu beaucoup de respect pour ceux qui croient en Dieu, Allah, etc. À condition de ne pas imposer ses croyances par les armes. J’ai donc entrepris des recherches pour comprendre le cheminement de ces « soi-disant » soldats de Dieu et j’en suis arrivé à penser qu’il y avait une histoire à raconter qui souvent n’avait rien à voir avec ce que les quotidiens ou les bulletins d’information nous racontaient pour faire du sensationnalisme. La plupart des journalistes étaient mal informés et racontaient n’importe quoi. Écrire un roman m’est apparu comme une façon de corriger le tir… pour ceux qui le liraient éventuellement. Pendant l’écriture est survenu le soulèvement du peuple égyptien contre le gouvernement Moubarak qui créait un contexte de roman incroyable. J’ai écrit des scènes avec des images en direct de la place Tahir sur le deuxième écran de mon ordinateur. Je ne pouvais pas écrire un roman dont l’action principale se déroule en Egypte, sans faire références à sa culture et son passé. De plus, depuis l’adolescence, j’ai toujours été fasciné par la civilisation égyptienne et l’histoire des pharaons. Je ne pouvais écrire un roman sur l’Égypte sans le teinter de son riche et monumental passé culturel. La lumière et les cendres est donc la suite du Sang des cailloux, qui racontait l’histoire de Faysal et comment il avait été embrigadé dans une cellule terroriste. J’ai réfléchi longtemps à écrire une suite, mais je ne trouvais pas le fils conducteur. Mais en 2013, quand les Égyptiens sont retournés sur la place Tahir pour renverser le gouvernement Morsi (démocratiquement élu) la suite s’est imposée.  Avec La lumière et les cendres, j’ai pensé raconter Fadilah, qui croit en un islam des lumières (on parle plus souvent des hommes que des femmes arabes.), ainsi que la suite et les conséquences de la révolution de 2011. Que devenait la famille et que devenait Fadilah alors qu’elle réalise que la brigade Salâh Ad-Dîne à laquelle avait adhéré Faysal menace par un attentat de déclencher une guerre sur tout le Moyen-Orient ? À qui en parler, vers qui se retourner, si ce n’est vers son ancien professeur d’égyptologie et celle qu’elle croit son amie: Aïcha ! Qui est véritablement Aïcha ?

  • Tes romans équilibrent histoire, suspense et conflit moral. Comment abordes-tu l’art de tisser ces fils ensemble ?Comme je l’ai dit précédemment, mes romans sont inspirés de faits vécus pour humaniser l’histoire que je raconte. Si je parle d’un pays ou d’une région, je fais énormément de recherche sur Internet, je visionne des heures de documentaires. Par exemple, pour le roman God’s forgotten one, qui raconte l’odyssée de deux hommes et une femme qui fuient l’Érythrée à travers le désert pour atteindre l’Europe, j’ai consulté des sites comme médecins sans frontière pour recueillir des témoignages des migrants, pour connaître leur vécu, leur cheminement. Je cherche à créer un milieu de vie où le lecteur peut se retrouver, j’essaye, je dis bien j’essaye d’anticiper ses questions. Pour le sang des cailloux j’avais en ressources plus 700 sites internet, vidéos et documentaires en mémoire sur mon ordinateur. Je nÉglige aucun détail. Le présent est la somme du passé, et pour comprendre, il faut connaître le vécu.

  • Tes livres ont d’abord été écrits en français avant d’être traduits. Qu’est-ce que ce processus t’a appris sur la langue, la narration ou même sur ton propre travail ?

    • ​Quelle que soit la langue, une histoire est une histoire, si elle est écrite avec honnêteté, cœur et simplicité, elle se raconte dans toutes les langues. Je ne cherche pas à gagner des prix littéraires avec un vocabulaire recherché et une syntaxe inutilement compliquée pour intéresser les puristes de la littérature, mais tout simplement à intéresser les lecteurs avides de bonnes histoires.

  • Comment as-tu vécu la réception du Prix spécial du jury à Fondcombe ? Est-ce que cela a changé ta vision de ton parcours d’écrivain ?

    • J’avoue avoir été agréablement surpris. Écrire un roman c’est partir à l’aventure et on ne sait pas toujours où nous mènera cette aventure. Chemin faisant, on fait toutes sortes de découvertes non seulement sur le sujet qui nous occupe, mais aussi sur soit, sur nos opinions. Le prix fondcombe est un concours destiné aux auteurs indépendants qui ne sont pas associés à une maison d’édition. J’ai donc inscrit le sang des cailloux pour avoir une idée sur la qualité de mon travail, avoir une opinion autre que de ceux des amis qui cherche toujours à être gentils pour t’encourager. Étonnamment, trois ans plus tard, j’ai soumis God’s forgotten ones et le roman c’est aussi classé deuxième. Peut-être que je devrais demander un passeport français…

  • Beaucoup de nos membres aiment en savoir plus sur le processus d’écriture. Quelle partie trouves-tu la plus gratifiante, et laquelle la plus exigeante ?

    • Définitivement la recherche. Avec tout ce qu’on y apprend et découvre mais je dois faire attention de ne pas m’emballer et de ne pas créer des longueurs. Le plus exigeant c’est de maintenir l’équilibre et le rythme. Quand on écrit sur un sujet aussi délicat que le Moyen-Orient, il n’appartient pas à l’auteur de prendre parti, il est important que les personnages mettent en lumière tous les les points de vue. Transmettre le fruit de cette recherche en l’intégrant de façon fluide à l’histoire sans avoir l’air professoral. 

  • Quels sont les auteurs ou les œuvres qui t’ont influencé ou inspiré ?

    • Il y a plusieurs écrivains québécois qui sont inconnus dans le marché anglophone. L’ œuvre de John Irving m’impression beaucoup pour son humanité. Particulièrement, «The ceder house rules», c’est un roman profondément humain qui a été adapté au cinéma avec une très grande justesse. L’auteur s’est d’ailleurs mérité le oscar de la meilleure adaptation cinématographique en 2000.

 

  • En regardant vers l’avenir, as-tu de nouveaux projets ou idées que tu aimerais partager ?

    • Ces derniers mois, j’ai été loin de mon clavier. Nous avons vendu la grande maison l’automne dernier et aménagé dans une nouvelle maison à la mi juin. Tout ce branle-bas de déménagement et d’aménagent à créer de la fatigue et un peu de stresse. Ça m’a permis de prendre une petite vacance , du recul et de réfléchir au prochain roman tout en gardant un œil sur l’actualité. Maintenant, le quotidien reprend son cours normal. Je n’ai pas encore fixé mon choix, mais avec ce qui se passe en Iran, une suite n’est pas à écarter quand vous lirez la lumière et les cendres, vous comprendrez…

  • Où les lecteurs peuvent-ils trouver tes livres et suivre ton parcours en ligne ?

    • Au Québec, mes romans sont disponibles dans toutes les librairies et plusieurs bibliothèques en on fait l’acquisition.Vous pouvez commander également sur Amazon.​ Merci.​

@tout le monde

Le diptyque  : LE SANG DES CAILLOUX &. LA LUMIÈRE ET LES CENDRES

Pierre Laflamme ROMANS tous droit réservés © 2025

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